par Farida Tahar | 28 avril 2021 | Au parlement, Emploi et formation, Parlement Bruxellois
Le groupe Ecolo est particulièrement attentif à pouvoir expérimenter le dispositif de territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD) en Région bruxelloise. Lors des discussions budgétaires de décembre dernier, nous avons constaté qu’aucun budget n’était prévu cette année pour la mise en œuvre d’une telle expérimentation. À l’époque, selon vous, M. le ministre, ce projet nécessitait encore de nombreuses discussions avec les autres Régions et le gouvernement fédéral, notamment quant à son financement.
Dans le modèle français que nous souhaiterions voir reproduit en Belgique, il est vrai que le financement des TZCLD est en grande partie assuré par les allocations destinées aux chômeurs volontaires dans le projet. Elles sont attribuées à la création d’entreprises à but d’emploi (EBE) qui peuvent alors financer des contrats d’embauche à durée indéterminée, pour ces mêmes chômeurs volontaires. Un tel dispositif nécessite donc l’engagement des autorités fédérales, afin de pouvoir activer les allocations de chômage pour les projets de TZCLD. L’accord ²du gouvernement Vivaldi ouvre la porte à une mise en œuvre concertée du dispositif TZCLD au niveau régional.Vous nous avez communiqué, en décembre, avoir déjà interpellé à ce sujet le ministre fédéral de l’emploi, M. Pierre-Yves Dermagne.
-> Ma question détaillée et la réponse en page 15 et suivantes : http://weblex.irisnet.be/data/crb/biq/2020-21/00126/images.pdf
par Farida Tahar | 28 avril 2021 | Au parlement, Emploi et formation, Questions parlementaires, Travail politique
Le 12 mars dernier, une délégation d’aides ménagères vous a remis en mains propres leur « livre noir ». Il contient des témoignages durs et poignants sur la réalité quotidienne des travailleuses domestiques, dont les conditions de travail se sont encore dégradées durant la crise sanitaire.
Elles sont environ 160.000 à travailler dans ce secteur en Belgique pour un salaire horaire de 11,04 euros à l’embauche. À Bruxelles, cela représente 20.000 emplois. Dans leur écrasante majorité, ces travailleuses rencontrent de grosses difficultés économiques, quand elles ne sont pas en situation de grande précarité. Cette réalité tend à s’aggraver en période de crise, tant nous savons combien ce public féminin est à la croisée d’une série d’inégalités sociales. Pourtant, leur rôle a été crucial pendant la crise sanitaire et le restera après la pandémie. Si certaines ont pu continuer à travailler, d’autres ont dû recourir au chômage temporaire, avec toutes les conséquences que cela implique, dont une diminution de salaire (près de 1.000 euros) et la perte d’avantages comme la prime de fin d’année. Pour faire face à ces nombreuses difficultés, le secteur propose une série de pistes, dont la valorisation du statut et des conditions de travail, ou encore la réalisation de tests proactifs par l’inspection régionale de l’emploi.

-> Réponse à mes questions en page 27 : http://weblex.irisnet.be/data/crb/biq/2020-21/00126/images.pdf
par Farida Tahar | 21 avril 2021 | Au parlement, Emploi et formation, Parlement Bruxellois, Questions parlementaires
Dans le cadre des aides octroyées aux demandeurs d’emploi pour atténuer l’impact de la crise sanitaire sur leur insertion professionnelle, la région bruxelloise a pris un arrêté consistant à accorder une prime exceptionnelle appelée « Phoenix brussels » d’un montant de 800 euros sur une période de 6 mois, pour inciter les employeurs à engager des personnes inscrites chez Actiris.
Selon cet arrêté, la prime s’adresse aux demandeurs d’emploi inoccupés répondant aux conditions suivantes:
– être domicilié en Région de Bruxelles-Capitale ;
– avoir procédé à une inscription en tant que demandeur d’emploi inoccupé auprès d’ACTIRIS entre le 1er avril 2020 et le 30 juin 2021 ;
– ne pas disposer de diplôme ou de certificat, supérieur à celui de l’enseignement secondaire supérieur ;
– ne plus être soumis à l’obligation scolaire à temps plein ou à temps partiel et ne pas avoir atteint l’âge légal de la pension.
Pourtant, si nous pouvons nous réjouir de l’existence de cette prime, force est de constater que sa mise en œuvre a manifestement rencontré quelques couacs.
En effet, il semblerait que 74.000 demandeurs d’emploi ont vu apparaître l’attestation « prime phoenix » dans leur dossier personnel alors que 15 000 d’entre eux, n’entraient pas dans les conditions. En cause une interprétation erronée des critères d’attribution.
En outre, seulement 110 demandes ont été introduites sur les deux premiers mois de mises en œuvre de la prime Phoenix, dont 30 inéligibles et finalement retenues.
-> Plus d’informations : https://www.rtbf.be/info/regions/detail_coronavirus-a-bruxelles-le-couac-de-la-prime-regionale-phoenix-a-destination-des-employeurs?id=10703266
-> Réponse disponible ici : http://www.parlement.brussels/weblex-quest-det/?moncode=151307&base=1&taal=fr

par Farida Tahar | 19 avril 2021 | Parlement Bruxellois, Social & Santé, Travail politique
J’ai interrogé Monsieur Alain MARON, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Santé et de l’Action sociale sur l’appel à projet relatif à l’aide alimentaire. Voici le texte de mon intervention ;
Monsieur le Ministre,
Vous avez récemment lancé un appel à projet de « soutien au droit à l’alimentation et en aide alimentaire », au niveau de la Cocom et de la Cocof.
Ce dispositif de soutien est nécessaire pour les nombreuses associations oeuvrant auprès des personnes vulnérables, touchées de plein fouet par la crise sanitaire et dont la demande d’aide alimentaire a considérablement augmenté ces derniers mois.
Le calendrier de cet appel à projets prévoyait un « retour de la COCOF et la COCOM vers les projets introduits le 29 mars 2021 ».
Dès lors, permettez-moi de vous poser les questions suivantes :
– Quelles associations et quels CPAS ont été retenus? Pour quels projets? Et pour quels montants?
– Pouvez-vous m’indiquer la subvention totale consacrée à cet appel à projet?
– Quels sont les associations et les CPAS dont les projets non pas été retenus? Et pour quels motifs?
La réponse du Ministre est disponible ici: http://www.parlement.brussels/weblex-quest-det/?moncode=104287&base=2&taal=fr
par Farida Tahar | 31 mars 2021 | Au parlement, Discriminations et égalité des chances, Parlement Bruxellois, Questions parlementaires
L’appel à projets « Diversité et anti-discrimination 2021 » a été lancé le 1er mars dernier. Dans ce cadre, 750.000 euros seront consacrés à des projets de lutte contre les discriminations à l’embauche et de promotion de la diversité sur le marché de l’emploi bruxellois. Les discriminations liées à l’emploi à Bruxelles sont prégnantes depuis trop longtemps, et la crise sanitaire n’a fait que les aggraver. En effet, la contraction du marché du travail affectera différemment les travailleurs et demandeurs d’emploi bruxellois en fonction de leur âge, de leurs qualifications, de leur genre ou de leur origine. Les catégories de travailleurs et demandeurs d’emploi déjà habituellement discriminées sur le marché de l’emploi risquent de l’être davantage. C’est pourquoi la lutte contre les discriminations à l’embauche doit être, plus que jamais,une priorité. Cet appel à projets va donc dans le bon sens, et je tenais à le saluer.L’édition 2021 de cet appel à projets annuel sera axée sur la thématique de l’âge. Il s’agit d’un critère important, car ce type de discrimination affecte particulièrement les jeunes mais aussi les personnes plus âgées.
-> Développements et réponse en page 19 -> http://weblex.irisnet.be/data/crb/biq/2020-21/00111/images.pdf
par Farida Tahar | 16 mars 2021 | Au parlement, Discriminations et égalité des chances, Parlement Bruxellois, Questions parlementaires
La commission de l’emploi est le théâtre de nombreux débats sur le dispositif de lutte contre les discriminations qu’il me semble utile d’aborder en commission de l’égalité des chances pour ses dimensions transversales.Le marché du travail – bruxellois notamment – a toujours été un lieu de prédilection pour les discriminations en tout genre,qu’elles soient fondées sur la race, la classe, l’orientation sexuelle ou d’autres motifs.Plusieurs études démontrent qu’à Bruxelles, les inégalités d’accès à l’emploi sur la base de l’origine mais aussi de l’âge sont massives et structurelles. Un demandeur d’emploi aura nettement plus de chance de trouver un travail de qualité et de le garder s’il est un homme, blanc, cisgenre, âgé de 25 à 45 ans, valide,en bonne santé et issu de milieux sociaux dit dominants, et cette tendance s’aggrave.L’étude « Profil et trajectoire des chercheuses et chercheurs d’emploi en Région de Bruxelles-Capitale. Monitoring selon l’origine nationale », réalisée par view.brussels et publiée en juin 2019, est la première analyse statistique de l’emploi bruxellois qui inclut la variable d’origine des travailleurs et des chercheurs d’emploi. Son auteure conclut, par exemple,qu’à formation et compétences égales, la surreprésentation oula sous-représentation systémique de certaines catégories de travailleurs et travailleuses augmente le risque de chômage. Elle ajoute que la répartition inégale des statuts et des régimes de travail qu’ils connaissent constituent des signaux indéniables de discriminations directes ou indirectes sur le marché de l’emploi.En 2019, Unia signalait avoir ouvert 657 dossiers sur des faits de discrimination au travail et à l’emploi, soit une augmentation de29 % par rapport à 2018. Avec la crise sanitaire, il faut s’attendre à ce que cette augmentation s’accentue dans les mois et années à venir.
Nous savons également que le marché de l’emploi bruxellois souffre et se contracte. Alors que le nombre de demandeurs d’emploi augmente, les offres ont tendance à diminuer. Ce contexte risque de conduire à une augmentation des faits de discrimination à l’embauche, comme l’a souligné l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA) dans son dernier baromètre conjoncturel.Mon groupe estime donc qu’il est urgent de renforcer les mécanismes transversaux de lutte contre les discriminations, une démarche déjà adoptée par le gouvernement.En 2017, la Région Bruxelloise s’est dotée d’un outil spécifique à la lutte contre les discriminations à l’embauche, comprenant l’ordonnance visant à lutter contre les discriminations en matière d’emploi en Région de Bruxelles-Capitale, dite « testing ». Cette ordonnance avait été présentée comme un outil innovant et pionnier en Europe dans la lutte contre les discriminations à l’embauche. Elle ouvre la possibilité à la direction de l’inspection régionale de l’emploi de mener des tests de discrimination dans le cadre de ses investigations afin de mieux détecter et objectiver les faits de discrimination.Néanmoins, la mise en œuvre de cette ordonnance n’est que trop partielle et peu fonctionnelle. Les chiffres des premiers rapports de la direction de l’inspection régionale de l’emploi ont montré que seuls dix-neuf dossiers ont été ouverts en 2019, et dans seulement deux cas, l’inspecteur régional de l’emploi a procédé à un test de discrimination.Sur la base de ces constats, et alors que plusieurs organisations comme Unia et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) suggèrent déjà un certain nombre de pistes d’amélioration, il semble nécessaire de réformer le dispositif pour le rendre plus proactif.
La déclaration de politique régionale (DPR) prévoit que les différents dispositifs bruxellois de lutte contre les discriminations seront évalués et, le cas échéant, améliorés. Il est spécifiquement mentionné que l’ordonnance dite « testing »sera évaluée pour être améliorée.