La reconnaissance et la valorisation des métiers du « care » en Région bruxelloise.

La crise sanitaire et les mesures de confinement ont rapidement mis en lumière une série de métiers, de travailleurs et travailleuses, auparavant peu considérés ou peu reconnus socialement, à savoir les métiers dits essentiels, que nous avons tous applaudis de nos fenêtres et balcons durant le premier confinement.

Parmi ces métiers essentiels ou de première ligne, on retrouve tous les métiers relevant du travail du care. Cette notion de « care » désigne les activités et professions liées au soin aux personnes et dans lesquelles les dimensions non directement médicales -attention, soutien moral et psychologique, réponse aux besoins-occupent une place centrale. Aides soignantes, aides familiales, aides ménagères, gardes à domicile, nounous…, autant de professions qui ont en commun une part écrasante de travailleuses. Il s’agit de professions essentiellement féminines. Outre cette surreprésentation féminine, et à cause de celle-ci, les métiers du care sont des métiers largement dévalorisés, tant au niveau symbolique qu’au niveau salarial. Le secteur des métiers du care est aujourd’hui encore un secteur largement méconnu, négligé et invisibilisé, au sein duquel le travail s’effectue dans des conditions particulièrement précaires. Il est d’ailleurs nécessaire de rappeler que ce secteur emploie de nombreuses femmes sans papiers. Elles vivent et travaillent sans aucune couverture sociale, dans des conditions de grande précarité et vulnérabilité que la crise sanitaire n’a fait qu’exacerber.

Le contexte sociétal actuel devrait pourtant nous inciter à soutenir et développer durablement le secteur du care. En Belgique, comme dans de nombreux pays occidentaux, les besoins en travail du care, en services aux malades et aux personnes âgées et en garde d’enfants vont croissant, notamment en raison du vieillissement de la population. Comme l’ont cruellement montré les importantes pénuries de main-d’œuvre dans les institutions de soins pendant la crise, le marché du travail peine à y répondre. Lors d’une de mes précédentes questions, vous aviez répondu qu’une étude détaillée sur le secteur du care à Bruxelles serait intégrée à l’évaluation de la qualité de l’emploi que view.brussels a prévu de réaliser en collaboration avec les interlocuteurs sociaux.

Parmi les recommandations formulées dans le rapport du Conseil bruxellois de l’égalité entre les femmes et les hommes sur l’impact du Covid-19 sur les inégalités entre les femmes et les hommes à Bruxelles figurent la reconnaissance et la revalorisation de ces métiers essentiels. Il s’agit notamment de soutenir, de manière structurelle, les métiers du care et de la santé en leur assurant de bonnes conditions de travail, une rémunération plus juste fondée sur les valeurs effectives des métiers et un niveau de pénibilité reconnu.

Emission Radio Arabel

‼Lutter contre le chômage et non contre les chômeurs! 💪

C’est en somme la posture que j’ai défendue hier dans les studios de la radio AraBel.fm

Nous avons discuté de la hausse (+ de 2,1% par rapport à l’année dernière) du taux de chômage à Bruxelles (16% en 2020) et des dispositifs d’insertion professionnelle des chercheurs d’emploi. Parmi les mécanismes d’insertion à explorer, j’ai évoqué le dispositif de « Territoires Zéro Chômeur » que je suggère de renommer « Territoire Plus d’Emplois » parce qu’il est irréaliste de parler de « zéro chômeur » et parce qu’il importe de créer davantage d’emplois de qualité pour tou.te.s (responsabilité qui incombe notamment à l’État).

Il faut changer de paradigme et faire la chasse au chômage, pas aux chômeurs! Le dispositif « territoire zéro chômeur » ou « territoire plus d’emplois » a pour ambition la création d’entreprises à but d’emploi dans les territoires qui en ont le plus besoin.

Les chercheurs d’emploi de longue durée sont pleinement associés au processus puisqu’il s’agit de partir de leurs aspirations et de leurs besoins en associant également les acteurs actifs sur le territoire.
Ce dispositif pourrait être financé en grande partie par l’enveloppe budgétaire consacrée aux indemnités de chômage notamment.

La Région bruxelloise pourrait prétendre à un financement du Fédéral.
Si ce mécanisme d’insertion professionnelle des chômeurs n’est pas la panacée, il a au moins le mérite d’exister et requiert son expérimentation.

En France, ce sont pas moins de 10 localités qui en ont fait l’expérimentation et l’assemblée nationale a récemment approuvé son extension à d’autres territoires.

Quant aux discriminations sur le marché du travail, j’ai rappelé qu’à compétences égales, une personne d’origine étrangère a plus de risque d’être discriminée en raison de sa couleur de peau et/ou de son origine ethnique.
Que la Belgique dispose d’un arsenal juridique (Loi anti-discrimination, Loi « Moureaux », …) pour sanctionner les auteurs de discrimination et que la Région bruxelloise a adoptée une ordonnance testing en 2018 pour permettre à l’inspection régionale de l’emploi d’effectuer des tests de situation (appels « mystères »).

Cette ordonnance mérite d’être connue, évaluée et performée pour la rendre plus pro-active et effective.

Enfin, le service anti-discrimination de Actiris « accompagne les chercheurs d’emploi qui subissent des discriminations à l’embauche dans la recherche de solutions avec les employeurs notamment. A cet effet, il a d’ailleurs lancé un numéro vert 0800/35.089.

De même, Unia est également en mesure de soutenir juridiquement les personnes discriminées sur le marché du travail. »

Source: https://www.facebook.com/farida.tahar.1/videos/10224906384907119