Voici mon intervention en commission de l’égalité des chances et des droits des femmes ;

« Madame la Secrétaire d’État,

Vous en conviendrez, un tel sujet mérite beaucoup plus qu’une séance de question-réponse. C’est pourquoi, je plaide pour que le Parlement organise un large débat sur le racisme en y associant les acteurs de la société civile.

L’heure est grave ! L’air est irrespirable (au sens propre comme au sens figuré)!
L’ère contemporaine révèle dans l’immédiateté ce qu’elle a de meilleure comme de pire !
En 2020, grâce ou à cause de la technologie, la mort d’individus se déroule en direct sous nos yeux ! Des images insoutenables mais nécessaires pour mesurer l’ampleur des traitements infligés aux personnes de couleur noire ou basanée.

Le crime raciste commis sur la personne de George Floyd aux Etats-Unis a trouvé un déplorable écho dans notre actualité. Il a réveillé des blessures béantes ! Comme celle ressentie chez nous à l’annonce de la mort de Mawda, âgée seulement de 2 ans ou encore du jeune Adil et de bien d’autres encore, tous victimes de violences policières.
Récemment, c’est au sein du Siamu que des propos racistes ont été tenus à l’égard des personnes afro-descendantes ! Je vous épargnerai l’évocation de ces propos tendancieux.

De Minneapolis à Bruxelles, les violences institutionnelles et le racisme systémique ont été un véritable catalyseur. Malgré les risques sanitaires liés à la pandémie du coronavirus, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour dénoncer les abus et exiger de l’Etat qu’il prenne enfin ses responsabilités ! Je rappelle que le racisme (l’incitation à la haine) n’est pas une opinion, c’est un délit punissable par la loi.

Des mesures FORTES doivent être prises pour neutraliser les effets du racisme structurel dont les pratiques discriminatoires, enracinées dans de nombreux domaines tels que l’éducation, l’emploi, le logement, etc., impactent inexorablement les personnes racisées.
Il est inacceptable que des personnes continent de subir des discriminations en raison de leur origine ethnique, de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leurs convictions politiques ou religieuses, de leur choix vestimentaire, …

Parce que les femmes sont davantage touchés par les discriminations, il convient d’adopter une lecture politique intersectionnelle du racisme.

On ne naît pas raciste, on le devient !
C’est pourquoi il importe de travailler sur la déconstruction des préjugés et sur l’entre-connaissance, l’éducation étant le meilleur remède contre le racisme ».

-> Ma question ainsi que la réponse de la Ministre sont disponibles ci-après, page 9 ; http://weblex.brussels/data/crb/biq/2019-20/00107/images.pdf